L’organisation Uwezo Afrika Initiative a organisé ce mercredi 8 septembre un « Requiem pour la Paix » pour commémorer et honorer les morts et les victimes des différentes guerres et conflits qu’a connu l’Est de la République démocratique du Congo depuis 1996.

Il s’agit également d’un devoir de mémoire par rapport à toutes les tueries et massacres qu’a connus le pays, et faire ainsi à ce que les personnes mortes ne soient pas oubliées, et «que les circonstances de leur mort tragique» soient connues de générations en générations.

Pour la directrice de Uwezo Afrika Initiative, Douce Namwezi il est difficile de parler justice en faveur des victimes des atrocités qu’a connues la RDC en général et la région de l’Est en particulier, sans que ses propres enfants ne connaissent ce qui s’est réellement passé. D’où sa détermination à travailler sur le devoir de mémoire afin de permettre à la jeune génération de comprendre l’histoire du passé pour espérer vivre la paix dans le futur.

«La motivation c’est de travailler sur ce devoir de mémoire. On a l’obligation en tant que citoyennes et citoyens de ce pays de connaître notre histoire, la raconter nous-même et ne pas attendre que cela soit fait par une autre personne. Il est alors difficile de raconter notre histoire si nos mémoires sont amnésiques, si nous même nous ne la maîtrisons pas. Ici l’histoire dont il est question c’est une histoire des guerres, des tueries et des massacres. La perspective que nous avons, c’est une perspective de paix, de cohabitation et réconciliation entre pays. Depuis un temps, on parle de justice transitionnelle et de répartition, mais c’est difficile si la personne elle-même concernée ne comprend pas ce qui lui est arrivé. On est une jeune génération actuellement, qui constitue un pont entre les générations passées et la future génération. Donc nous voulons comprendre ce qui s’est passé réellement,» fait savoir la directrice de Uwezo Afrika Initiave.

Elle a par contre indiqué que le devoir de mémoire ne vise pas à remuer le couteau dans la plaie, mais plutôt permettre aux jeunes générations à comprendre ce qui s’est passé et savoir réclamer réparation.

Douce Namwezi a par la suite salué les efforts des toutes les personnes qui portent la lutte de la justice transitionnelle, et qui militent pour qu’un jour les victimes des toutes les atrocités qu’a connu la région trouvent réparation.

«Cette initiative est portée par beaucoup d’acteurs. On n’est pas seul, car il y a les intervenants qui font des monitorings des fausses communes qui sont dans la ville de Bukavu. On le répertorie, car aujourd’hui il y a une génération qui ne sait pas qu’à l’ISP on a une fausse commune, à Nguba, à ELAKAT et dans d’autres lieux. Pour nous cette histoire de mémoire va faire en sorte que les gens comprennent ce qui s’est passé. Il y a aussi d’autres acteurs comme le docteur Denis Mukwege, qui est ténor de cette justice traditionnelle et qui pour lui continue à soutenir l’instauration d’un tribunal pénal international pour le Congo. Car notre justice est incapable face à certains auteurs qui soit sont des groupes armés étrangers qui ont opérés sur le sol congolais et notre pays à une économie faible d’agir en terme de réparation. Pour nous, une justice transitionnelle serait la plus importante de cette lutte. Où ces personnes au-delà de cette histoire vivent en paix,» a-t-elle insisté.

Notons qu’au cours de ce « Requiem pour la Paix » organisé par Uwezo Afrika Initiative, des témoignages des personnes qui ont survécu à certaines guerres à l’Est de la RDC ont été présentés, à l’intention de plusieurs dizaines de personnes venues pour la circonstance.

Avec laprunellerdc.info